Augmentation du salaire des Conseillers d’État : la cerise sur le gâteau SCORE

Cartel intersyndical du personnel de l’Etat et du secteur subventionné

Au moment où ils déposent le projet de loi SCORE visant à faire un maximum d’économies sur le dos des salariés, les conseillers d’État prévoient d’augmenter leur propre salaire de CHF 34’571.- par an. Préparez-vous à ce qu’ils nous demandent de nous serrer encore la ceinture !

Vous êtes convaincus depuis des années que SCORE n’est ni Simplifié, ni Cohérent, ni Ouvert, ni Revalorisateur, ni Equitable ?

Vous pensez avoir entrevu le cœur des ténèbres à la lecture du Projet de loi déposé par le Conseil d’État ?

Eh bien vous vous réjouirez d’apprendre que le Conseil d’État a formulé le projet de loi LTrait (SCORE) de manière à augmenter ses propres salaires de plusieurs dizaines de milliers de francs par an !

En effet, avec SCORE, le Conseil d’État pourra non seulement décider de la baisse des salaires de la fonction publique par voie réglementaire (art. 4, al. 1), c’est-à-dire de son propre chef et sans qu’aucune voie de recours légal n’existe ; mais il pourra également décider de son propre salaire (art. 24, modifiant l’art. 22 de la LTRCE).

Nous pourrions nous réjouir qu’en ces temps de crise budgétaire des conseillers d’État responsables puissent enfin décider, de leur propre chef, de réduire leurs salaires et ainsi donner l’exemple aux autres fonctionnaires des sacrifices à faire. Ce n’est cependant pas ce qui est subtilement sous-entendu dans le projet de loi SCORE…

Actuellement, sous SEF, « le traitement des conseillers d’État correspond au maximum de la classe 33 de l’échelle des traitements, majoré de 4,5% » (art. 2 de la loi concernant le traitement et la retraite des conseillers d’État et du chancelier d’État, LTRCE). Un conseiller d’État perçoit ainsi l’équivalent du plus haut salaire de l’État, majoré de 4.5%. Histoire de montrer qui est le patron, le président du Conseil d’État perçoit en plus de ce misérable traitement une indemnité équivalente à 6% de ce dernier (art. 3 LTRCE).

Cerise sur le gâteau, l’article 24 du projet de loi SCORE modifie l’art. 2 LTRCE susmentionné, comme suit : « le traitement des conseillers d’Etat correspond au maximum de l’échelle des traitements, majoré de 4,5% ». Un conseiller d’État percevrait toujours l’équivalent du plus haut salaire de l’État majoré de 4,5%, sauf que ce maximum n’est plus plafonné par la classe 33 SEF, mais par la classe 20 SCORE, qui correspond à CHF 33’083.- de plus !

Actuellement le salaire maximum de la classe 33 SEF (CHF 245’846.-) augmenté de 4,5% correspond à CHF 256’909.- par année. Ainsi, si SCORE est accepté par le Grand-Conseil, le « maximum de l’échelle des traitements » (CHF 278’929.-) augmenté de 4,5% serait de CHF 291’480.-.

Avec SCORE, le Conseil d’État devrait remercier le contribuable pour sa généreuse participation à l’augmentation salariale de CHF 34’571.- par an de chacun de ses membres. Pas d’affolement, il n’y a que sept conseiller-ère-s. Cela ne représente finalement que CHF 241’997.-. Il existe sûrement quelques EMS, écoles ou crèches où raboter cette modique somme…

Le Conseil d’État ferait-il siennes les paroles de Louis de Funès dans la Folie des Grandeurs : « C’est normal, les pauvres c’est fait pour être très pauvres et les riches très riches ! » ?

La réponse est oui ! Avec SCORE le Conseil d’État pourra agir en parfait despote sur tous les salaires. En plus des CHF 34’571.- par année susmentionnés, grâce à SCORE « le traitement des conseillers d’État et celui du chancelier d’État sont déterminés selon l’échelle des traitements établie par le Conseil d’État » (art. 24, al. 3). En d’autres termes, le Conseil d’État pourrait modifier son propre traitement sans aucun contrôle parlementaire !

Madame, Messieurs les Conseillers d’État, cette blague a assez duré. Le Cartel intersyndical s’indigne de ces magouilles et exige plus d’équité ! Nous proposons ainsi au pouvoir législatif de faire du salaire d’un Conseiller d’État un multiple du salaire le plus bas de la fonction publique, plutôt qu’un pourcentage du salaire le plus élevé.

Chers citoyens, il est temps de barrer la route à cette dérive dictatoriale de la gestion du personnel et de manifester ensemble notre refus de la LTrait (SCORE )!