Sep 30
2018
Mise en danger de la fonction publique par le projet de budget (PB 2019) et le plan financier quadrienal (PFQ 2019-2022)
Le Cartel dénonce les mesures d'économie impactant les conditions de travail et les salaires de la fonction publique à hauteur de 79 millions en 2019 et 281 millions sur 4 ans. Après les 4 années de coupes linéaires et d'économies déjà subies pour un montant de quelque 400 millions de francs récurrents, les organisations du Cartel appellent à réagir parce qu’elles regrettent de se retrouver une fois de plus au centre des mesures d'économie du Conseil d'État.
Ces économies ne sont pas acceptables car elles servent de support et de prévention aux effets de la RFFA à venir.

Le Cartel constate en effet que les économies prévues par le PFQ seront supportées à plus de 50% par le personnel des services publics et subventionnés. Il s'agit de mesures structurelles pénalisant durablement près de 45 000 salarié-e-s. En outre, le prétendu équilibre budgétaire recherché par le Conseil d'État prétérite gravement la qualité des prestations à la population. S'ajoutent aussi à ces mesures, le projet de réforme des salaires à la baisse (LTrait/SCORE) et la baisse régulière des rentes du 2ème pilier (capitalisation de la CPEG).

Les mesures d’économies s’attaquent durablement aux salaires et sont inacceptables.

Voyez plutôt:

- L'engagement moins 2 classes (économie 36 millions) jusqu’à la nomination. Cette mesure est un énorme retour en arrière totalement provocateur car cette situation a été abolie en 2001 suite à un accord avec les associations, lors de la modification de la loi sur le travail. Cette mesure impacte, et les retraites de toute une génération, et le rachat des cotisations dans la caisse de pension qui sera entièrement à la charge des employé-e-s. En baissant le revenu, elle limite l’attractivité d’un travail déjà largement précarisé ou rendu difficile et exigeant. Des services ont déjà annoncé la mise en œuvre de cette mesure. Ceci est illégal et doit être dénoncé car il s’agit d’une modification de la loi non approuvée.

- La non-indexation des salaires durant 4 ans (économie 153 millions) alors même que l’inflation reprend cette année et que la fonction publique n’a pas amélioré son pouvoir d’achat depuis 2010 (les salaires ont baissé du fait de l’augmentation des cotisations CPEG, le blocage des annuités, l'augmentation des primes assurances maladies, etc.)

- La suspension de l’annuité une année sur deux (économie 81 millions) alors que les effets cumulés des blocages se répércutent sur la carrière entière et relevons dans le même temps, que la Chambre administrative a donné raison à notre collègue qui ont a fait recours contre la non versation de l’annuité 2016.

Le Conseil d'État se dit ouvert à discuter d’éventuelles autres revendications, serait-ce faire du troc sur des objets déjà rediscutés sur lesquels nous avions fait des concessions ? Est-ce la mémoire du Conseil d’Etat qui flanche ou une volonté de ne pas acter les accords ?

Cet effort supplémentaire exigé des employé-e-s de l'État aura des répercussions sournoises sur le moral du personnel, sur son pouvoir d'achat et, par effet de vases communicants, sur les revenus de la fiscalité genevoise. Pourtant, tout le monde le sait, un-e employé-e motivé-e remplira mieux sa tâche de service public pour lequel il ou elle a été engagé-e. Dans ces conditions, l'attractivité de la fonction publique est remise en question de manière dangereuse et durable.

 

Les revendications du Cartel

Les effets des coupes linéaires des années passées dans les services et les institutions subventionnées doivent être compensés. Il n’est plus possible de supprimer des postes et de précariser davantage encore les prestations. Alors le Conseil d'État s’attaque aux salaires.

Les prestations de qualité sont de plus en plus difficiles à préserver ; les taux d’absences augmentent partout et sont aussi à mettre en lien avec des conditions de travail rendues très difficiles.

Nos revendications, outre le maintien de nos salaires et des postes de terrain pour préserver la qualité des prestations, portent aussi sur les conditions de travail, sur la préservation de la santé du personnel et sur la limitation de la précarisation des contrats. Dans un contexte de travail rendu difficile et tendu, il faut accéder à quelques revendications de base : allègement du temps de travail, conciliation vie professionnelle et privée, amélioration des droits aux assurances sociales, notamment pour tendre vers plus d’égalité entre femmes et hommes. A l'État, les situations de discriminations existent.

A cela s’ajoutent d’autres risques et enjeux, comme la péjoration de nos retraites et les perspectives de baisses massives d’entrées fiscales supplémentaires (PF17 ou RFFA) que le canton – et donc les services publics - devront supporter.

Chères et chers collègues, les attaques successives du Conseil d'État doivent être repoussées par une forte mobilisation que le Cartel va se consacrer à organiser dès à présent.

Des assemblées de services et secteurs doivent être organisées pour commencer la réflexion et la mobilisation.