Fin 2015, la CPEG comptait environ 7 milliards d’engagements non couverts par les capitaux de prévoyance. Cette situation préoccupante résulte de plusieurs facteurs. Le premier est lié directement avec la décision des Chambres fédérales qui ont exigé un taux de couverture de 80% en 2052 pour les Caisses de prévoyance. Le second est hérité de l’histoire. Dès la naissance de la CIA en 1929, l’État s’était engagé à lui verser, de manière échelonnée, les 24 millions manquants à sa pleine capitalisation, mais il suspend ses paiements dès que commence la crise des années 30. En 1946, la créance de la CIA envers l’État se creuse à hauteur de 42 millions. Le problème demeure d’actualité.
La législation fédérale d’avant 2012 admettait, pour les Caisses qui fonctionnaient en système mixte (une partie en capitalisation et une autre en répartition), une capitalisation partielle sans définir de degré de couverture particulier. La CIA, comme la CEH, a vécu avec cette pratique qui, pour des raisons politiques, sociales et économiques contentait toutes les parties. La CPEG débute son existence le 1er janvier 2014 avec ce passif en termes de capitalisation et un degré de couverture de 57%. Force est de constater que notre Caisse est la moins capitalisée au niveau des cantons suisses.
Le chemin de croissance cantonal comme le cadre législatif fédéral sont extrêmement contraignants. De plus, le troisième cotisant (rendement de la fortune mobilière et immobilière) à cause d’un environnement macro-économique de plus en plus instable peine à jouer son rôle.
Il faut ajouter à cela la dégradation du rapport actif-ve-s/pensionné-e-s (on passe d’environ 10/1 en 1980 à 2/1 en 2015), l’augmentation de l’espérance de vie, les chocs boursiers à répétition (bulle internet, attentat du 11 septembre, subprimes, Brexit…) et les taux négatifs imposés par la BNS.