En Suisse, l’indice officiel de l’inflation (IPC) reflète mal le ressenti des ménages, car il exclut des postes essentiels comme les primes maladie et les loyers. Or ce sont précisément ces dépenses qui grèvent le plus les budgets des familles, en particulier les revenus modestes, dont beaucoup peinent à joindre les deux bouts. L’IPC repose sur un panier moyen de biens et services pondérés, mais ses méthodes de calcul – substitution et ajustements dits «hédonistes» – minimisent les hausses réelles subies.
Résultat, alors que l’inflation officielle reste basse comparée à l’Europe, les primes maladie ont bondi de près de 150% en vingt ans et pèsent de plus en plus lourd sur le revenu disponible, surtout chez les bas salaires et les retraités. L’OFS publie bien un indice spécifique des primes (IPAM), mais celui-ci reste peu représentatif de leur impact différencié selon les catégories de revenu. Les effets se font déjà sentir: stagnation du pouvoir d’achat, affaiblissement du deuxième pilier et frein à la consommation, avec à la clé une croissance économique atone.
 
				 
								 
								 
								 
								