Des services publics sous pression

Cartel intersyndical du personnel de l’Etat et du secteur subventionné

Depuis les années 90, mais surtout 2000 s’est mis en place un étranglement progressif des conditions de salaire, de travail, de postes et de retraite pour le personnel des secteurs publics et subventionnés, de même qu’une politique de pression sur les subventions. Pour les organisations du personnel, on n’est donc pas face à un problème de charges, mais à un problème de ressources.

Aujourd’hui, de nombreux services et secteurs sont en sous-effectif chronique et patent et pour beaucoup, de l’aveu même des cadres, la ligne rouge a été atteinte. Les prestations ne peuvent être délivrées dans des conditions satisfaisantes, ni pour la population, ni pour le personnel, principalement à cause de l’insuffisance de dotation en personnel des services avec différences conséquences préjudiciables: heures supplémentaire de la police et des gardiens de prison, nombre de dossiers à l’OCE ou au SPMI, délais extrêmement longs (DAEL, OCPM, administration fiscale, pouvoir judiciaire), surcharge chronique de nombreux services, personnel notoirement insuffisant dans la santé (IMAD, HUG), pénurie de moyens d’hébergement social, insuffisance criante de postes à l’Hospice général. L’État n’a plus non plus les moyens d’investir suffisamment dans le logement social et l’entretien des bâtiments de l’État. Les moyens pour la formation des adultes manquent cruellement : le budget 2016 est déjà entièrement consommé à fin 2015, avec 1000 personnes bloquées dans leur processus de qualification. Des externalisations sont envisagées qui détérioreront les conditions de travail.

De nombreux besoins restent aujourd’hui sans réponse possible du fait de la limitation des ressources.

Or toutes ces prestations sont indispensables pour le canton, pour lutter contre les inégalités, pour répondre au développement de la population, et maintenir une qualité de vie à un niveau acceptable. A l’inverse, l’austérité engendre des coûts sociaux et humains considérables, excédant largement les «économies» réalisées à court terme.

Parallèlement, la majorité parlementaire s’en est prise aux prestations aux plus démunis, par exemple en diminuant, dans le cadre des mesures budgétaires 2105 les aides sociales et les aides au logement. En votation populaire du 28 février, ces deux mesures ont été imposées par les riches communes campagnardes aux communes urbaines du canton.